Contes, légendes, mythes, histoires populaires… Tout autant d’éléments de notre patrimoine culturel et littéraire que nous connaissons souvent sous une forme un peu (beaucoup) édulcorée, parfois niaise, souvent « amollie » pour les enfants. Les versions les plus connues de certaines de nos histoires préférées sont aujourd’hui celles de Disney. Mais savez-vous vraiment ce qui se cache derrière ces princesses aux longs cheveux soyeux, ces princes charmants dégoulinants de mièvreries, ces châteaux en sucre et ces belles-mères que l’on pardonne à tous les coups ? Certaines de ces versions originales vous en avez vaguement entendu parler. Pour d’autres, leurs secrets vous sont encore inconnus.
Et puisqu’on est gentilles, dans les semaines à venir vous pourrez découvrir sur notre site plusieurs articles sur cet envers du décor des contes (ou autres genres) repris par Walt Disney. On commence cette semaine, avec quatre contes traditionnels, parmi les plus connus, même chez ceux n’étant pas forcément fans de Disney. On commence par vous faire un résumé rapide de la version Disney, puis on vous livre les secrets de la version originale.
La belle au bois dormant
Vu par Disney (1959) : Une méchante sorcière, mécontente de ne pas avoir été invitée pour la naissance de la princesse du royaume, jette un sort au bébé : à son seizième anniversaire, elle se piquera le doigt et tombera endormi pour toujours. Mais un prince vient la secourir, il lui fait un bisous d’amour et blablabla. Aurore est réveillée par son prince et ils vivent heureux dans leur château après avoir tué la maléfique reine-dragon. Mais Disney fait finir son conte beaucoup plus tôt que dans la version originale.
Ecrit par Perrault (1697) [repris par les Grimm en 1812] : Après avoir trouvé sa princesse et lui avoir fait de beaux enfants (soit dit en passant, en la violant, et pendant son sommeil…), le prince se désespère de ne pas la voir se réveiller. Ce n’est pas lui qui la désensorcelle d’un baiser d’amour, mais l’un de ses enfants, qui en lui suçotant le doigt, retire l’épine empoisonnée qui l’avait fait tomber dans son sommeil profond. Après que toute la belle famille se soit installée dans le beau château du prince, ce dernier est obligé de partir faire la gue-guerre. Pendant ce temps, la belle-mère d’Aurore, jalouse comme un pou, va élaborer mille stratagèmes pour dévorer les enfants du couple. Aurore va devoir se cacher avec ses enfants en attendant le retour de son bien aimé. Bon, ce conte-là finit mieux que certains, vu que le prince revient et sauve sa famille. Mais tout de même, Disney a édulcoré et a supprimé la belle-mère ogresse et le viol.
Cendrillon
Vu par Disney (1950) : Le père de Cendrillon, veuf, se remarie avec une mégère, ayant déjà deux filles (horribles). Quand il meurt, la belle-mère de Cendrillon ne prend plus soin de sa belle-fille et la traite en esclave. Elle doit accomplir toutes les tâches ménagères de la maison, alors que ses sœurs ne font rien. Un jour, au palais, un bal a lieu, pour que le prince trouve sa princesse. La belle-mère fait tout pour que Cendrillon ne s’y rende pas, mais c’est sans compter sur sa marraine la bonne fée. Cendrillon peut donc aller faire un tour au bal, où elle y rencontre le prince, qui tombe amoureux d’elle. Mais sous les douze coups de minuit, Cendrillon s’enfuit : le sortilège de sa marraine va prendre fin et elle ne veut pas que le prince la voit dans ses haillons. Dans sa fuite, elle perd l’une de ses pantoufles de verre. Le lendemain, le prince part à la recherche de sa bien-aimée : celle qui chaussera correctement la pantoufle oubliée, deviendra sa promise. Il trouve Cendrillon, se marie avec elle et ils vivent heureux (avec des souris qui chantent).
Ecrit par Perrault (1697) [repris par les Grimm] : La version de Disney est en réalité fort proche des versions de Perrault et Grimm. Les mêmes événements s’y déroulent, c’est juste que Disney a enlevé les passages parfois un peu durs. Dans certaines versions par exemple, les sœurs seront condamnées à danser dans des souliers chauffés au fer-blanc, ou deviendront aveugles, pour les punir de leur méchanceté. Il faut savoir aussi que dans la version de Perrault, Cendrillon vient au bal deux fois et non une seule. Et les deux fois, elle s’enfuit. On retrouve ainsi, dans certaines traductions, le fait que le prince enduit l’escalier du château d’une matière graisseuse pour tenter de retenir sa bien-aimée la seconde fois. Mais bon, quelle que soit la version, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants…
Blanche-Neige
Vu par Disney (1937) : Là encore, les studios Disney sont restés assez proches. Un roi, veuf, se remarie à une horrible bonne femme. Elle jalouse sa belle-fille et quand elle apprend qu’elle est considérée comme plus belle qu’elle, elle veut la tuer. Elle envoie d’abord un chasseur, qui ne peut se résoudre à tuer une si belle et jeune personne. Après tout, on est jamais mieux servi que par soi-même alors la méchante reine décide de se retrousser les manches pour faire le sale boulot elle-même. Dans la version de Disney, elle tente de tuer la jeune fille avec une pomme empoisonnée et le prince la réveillera d’un baiser d’amour.
Par les frères Grimm (1812) : Il y a en réalité plus de détails et plus de tentatives d’assassinats. La belle-mère essaye à trois reprises de tuer Blanche-Neige. D’abord avec des nœuds de dentelle qui doivent l’étouffer, puis avec un peigne empoisonné, ensuite seulement vient la pomme. Et le fameux baiser du prince ? Que nenni ! C’est beaucoup moins glamour : les nains transportent Blanche-Neige, qu’ils croient morte, au château ; mais grâce à une secousse lors du voyage, le morceau de pomme resté coincé dans sa gorge arrive à sortir et la jeune donzelle se réveille. Ça envoie moins de rêve, n’est-ce pas ? De plus, la belle-mère est punie, car elle est invitée à leur mariage, mais doit danser inlassablement dans des souliers de métal chauffés au rouge.
La reine des neiges
Vu par Disney (2013) : Elsa et Anna, princesses d’un royaume, sont deux sœurs très complices jusqu’au jour où Elsa, à cause de ses pouvoirs magiques, blesse accidentellement sa sœur. Dès lors elle a peur d’approcher quiconque au risque de lui faire du mal. Mais le jour de son couronnement Elsa est obligée de se confronter à son peuple. Un incident se produit alors. Elsa fuit, plongeant le pays dans un hiver sans fin. Anna part à la recherche de sa sœur, la reine des neiges, pour tenter de rétablir la paix du royaume. Mais un autre accident arrive (elle n’est pas très douée Elsa quand même hein…) et le cœur d’Anna est touché par la glace d’Elsa. On inverse alors les rôles et l’aînée va sauver la cadette.
Ecrit par Andersen (1844) : Sur ce coup, les studios Disney ont juste pris quelques bribes d’inspiration dans ce conte, mais ne l’ont absolument pas retranscrit. En réalité nous avons affaire au diable qui a créé un miroir maléfique. Mais un jour celui-ci se brise en mille morceaux qui s’éparpillent au grès du vent. Deux de ces morceaux viennent se loger dans l’œil et le cœur d’un petit garçon, Kay, en train de jouer avec son amie Gerda (ils ne sont pas du tout frère et sœur). Dès ce jour il devient méchant. Quelque temps plus tard il se fait enlever par la Reine des Neiges. Son amie Gerda part à sa recherche. Quand elle le retrouve (je vous la fais courte parce qu’en fait il se passe plein de choses entre deux), Kay ne la reconnaît pas. Attristée, elle le sert alors dans ses bras ; les larmes de Gerda font fondre le morceau de glace coincé dans le cœur de Kay. Celui-ci la reconnaît enfin et ses larmes de joie finissent d’enlever les morceaux de glace de ses yeux.
Bref, on se rend compte que cela n’a rien à voir avec la version de Disney. Pourtant la proposition de ces derniers n’est vraiment pas mal. Allez, je vous la mets en tête ? Oui ? Non ? Oui : LIBEREE, DELIVREE, JE NE MENTIRAI PLUS JAMAAAAIIIIIS !!!!!!
C’est tout pour cette semaine ! On a commencé avec des très classiques, mais on vous concocte le niveau supérieur pour la prochaine fois !
En même temps je comprends les différences faites par Disney. Car les contes de Perrault sont cruels pour la morale. Ils sont là pour avertir les enfants de ce qui pourrait leur arriver. A l’époque, c’était la peur qui marchait pour garder les enfants tranquilles. Et en plus, aucun moyen pour eux d’avoir un avenir génial. Alors que Disney malgré le côté niais et la bonne morale américaine donne de l’espoir aux enfants. C’est un peu leur mentir mais je trouve que c’est mieux de les tirer vers le haut plutôt que de leur dire : ” si tu dors trop longtemps on te viole “. Bon j’ai fait cours hein xD
Je suis tout à fait d’accord avec toi en fait ! J’aime beaucoup les contes originaux, ils sont très intéressants et montrent les morales anciennes. Mais je suis aussi une grande fanatique-obsessionnelle de Disney ! Ca m’intéressait de faire une comparaison sur certains d’entre eux, c’est pour ça que j’ai prévu de faire plusieurs articles dessus, mais ce n’est pas du tout pour privilégier l’une des versions par rapport à l’autre.
Je connais bien les Disney et connaissais certaines des version originales. Je me suis délectée de découvrir les versions originales que je ne connaissais pas encore. Notamment pour Pocahontas et Le livre de la jungle (qui sont pour un article à venir !).
[…] Après une comparaison de quatre grands classiques de dessins animés de Disney avec leur version originale, voici la suite avec trois autres princesses et un pauvre Mickey. On reste dans les contes très traditionnels, mais dont les histoires originales sont moins connues que la fois précédente (article consultable ici). […]
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J’adore vraiment l’humour que vous avez exprimer, vous êtes des génies !!!